Virginie Joron
Député français au Parlement européen
Nous avons, cette semaine au Parlement européen, eu à nous prononcer sur le rapport de la Commission spéciale sur la pandémie de COVID-19 dont le vote final aura lieu en juillet.
Ce rapport qui avait initialement pour but « d’évaluer l’efficacité des mesures européennes et nationales et de formuler des recommandations spécifiques pour remédier aux lacunes et aux faiblesses de la réponse à la crise » est incomplet.
En effet, des sujets d’importance, comme l’affaire des SMS entre Ursula Von Der Leyen, présidente de la Commission et Albert Bourla, PDG de Pfizer dans le cadre de la négociation des contrats de vaccins Covid, n’apparaissent pas dans ce rapport qui, concernant les vaccins, omet également de mentionner le fiasco des sur-commandes ou encore la multiplication des effets secondaires.
Pire encore, le nom « Pfizer », laboratoire au centre de nombreuses discussions dans cette Commission, n’apparait même pas dans ce rapport où même le contenu des auditions semble avoir été sélectionné ou tronqué. La preuve en est, l’aveu de Janine Small, représentante de Pfizer, auditionnée le 10 octobre 2022, sur l’absence de test effectué par Pfizer contre la transmission du Covid avant commercialisation du vaccin n’est même pas relaté dans le document officiel.
En revanche, des recommandations d’action à l’échelle mondiale y sont mentionnées, comme le « renforcement de la coopération entre l’UE et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de consolider le règlement international sur la santé et de combler les lacunes éventuelles du nouveau traité sur la pandémie », ce qui signifie que l’inadmissible perte de souveraineté des Etats membres dans le domaine de la santé, que nous dénonçons, est bien une volonté de la Commission européenne.
Ce rapport, qui a aussi balayé des sujets relativement éloignés de son objet principal comme le sexisme, la solidarité internationale ou encore les cyber-attaques a exclu des sujets souvent évoqués en Commission mais probablement « dérangeants » comme les effets indésirables liés à la vaccination. Il est donc pour nous inachevé voire insincère.
L’apparition du mot « désinformation » plus de 50 fois dans ce texte nous laisse supposer qu’il n’y a aucune place pour les discours alternatifs que la Commission a par ailleurs toujours combattus, souvent au détriment de la liberté d’expression, principe fondamental de notre démocratie.
J’ai voté CONTRE ce rapport adopté lundi par 23 voix pour, 13 contre et 1 abstention.