Un article publié aujourd’hui par le Figaro fait état des inquiétudes des professionnels du tourisme concernant leur demande de reporter les échéances de remboursement des prêts garantis par l’État (PGE) pour faire face à la crise provoquée par la pandémie de la Covid-19.
Nombreux sont ceux qui ont eu recours à ces prêts et qui ne pourront pas les honorer dans l’immédiat, vu l’état catastrophique du secteur du fait des restrictions imposées par le gouvernement qui ont découragé toute initiative touristique.
Une question très importante pour la France, première destination touristique mondiale avec 90 millions de visiteurs en 2019.
Comme le note l’article en question : « Selon l’union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), 93% des hôtels, 50% des restaurants et 35% des cafés ont souscrit un PGE, pour un total de 11,5 milliards d’euros. Les entreprises ont emprunté jusqu’à 25 % de leur chiffre d’affaires annuel. Et, selon le Groupement national des indépendants (GNI), 45% d’entre elles redoutent actuellement de ne pas pouvoir rembourser l’intégralité de ces prêts. À ce stade, elles ont quatre ans pour le faire, les premières échéances arrivant en mars ».
Une situation fort compliquée, car si d’un côté le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a donné son feu vert pour un étalement sur 10 ans, d’un autre côté y faire recours équivaut à être fiché comme entreprise en difficulté, une qualification qui empêche l’octroi d’aides supplémentaires.
Il y a un an, le 2 février 2021, j’avais interrogé la Banque centrale européenne sur la frilosité des banques à accorder un report pour le début du remboursement des prêts garantis par l’État (PGE) pour les entreprises de l’hôtellerie-restauration.
À la suite de ma question, peu de temps après je recevais la réponse de la Présidente de la BCE, Madame Christine Lagarde, laquelle répondait que « suite à une autorisation du 7 juillet 2020 les banques centrales nationales (BCN) de la zone euro ont été autorisées à accepter les prêts adossés à des garanties du secteur public accordées en lien avec la COVID-19. », et que les banques « doivent ainsi pouvoir prêter plus facilement l’économie réelle, notamment aux emprunteurs de plus petite taille, pendant la pandémie ».
Concernant le report supplémentaire pour rembourser leurs prêts garantis par l’État, Madame Lagarde ajoutait que « c’est aux autorités françaises qu’il appartient de surveiller si les banques respectent les critères fixés pour ce dispositif ».
Maintenant, vu le cri d’alarme lancé par les organisations du secteur, le gouvernement français devrait assumer ses responsabilités et créer les conditions pour un report de ces échéances, plutôt que de renvoyer la balle sur l’Union européenne, qui elle-même renvoit la balle au gouvernement français, et ainsi de suite. C’est une question de survie pour tant d’entrepreneurs et de travailleurs français !