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Le dossier : les dépenses de défense des 26, moins de coopération entre États membres

par | 18 mars 2021 | Newsletter

Fin- janvier, l’Agence européenne de Défense (AED/EDA) a publié son rapport annuel « Defence Data » pour l’année 2019, qui détaille les dépenses de Défense des 26 États membres (tous les pays de l’UE, à l’exception du Danemark) sur la base des données fournies par les ministères de la Défense.

Relevons les faits suivants :

  1. En 2019, le total de ces dépenses s’élevait à 186 milliards d’euros, soit une augmentation de 5% par rapport à 2018, « ce qui en fait le niveau le plus élevé jamais enregistré par l’AED depuis qu’elle a commencé à collecter des données en 2006« . Le rapport constate aussi que la plupart des États membres ont augmenté leurs dépenses globales de Défense en 2019, avec des augmentations significatives pour l’acquisition de nouveaux équipements.
  2. Les dépenses de Défense les plus élevées depuis 15 ans :  1,4% du PIB des 26 États membres de l’AED, 5ème année de croissance consécutive, hausse de 5%, la plus forte augmentation depuis 2015 ;
  3. Sur les 26, 23 États ont augmenté leurs dépenses de Défense par rapport à 2018, 4 d’entre eux de plus de 1 milliard €.
  4. Principales conclusions pour 2019 :
  • Les dépenses totales de Défense représentent 2,9% des dépenses totales du gouvernement.
  • 41,4 milliards € ont été consacrés aux investissements de Défense (achats d’équipements et R&D), soit +19% par rapport à 2018 ;
  • Pour la 1ère fois depuis 2010, le seuil de référence consistant à consacrer au moins 20% aux investissements de Défense a été atteint, et même dépassé (22%) ;
  • 83,1% des investissements de Défense ont été alloués à l’acquisition de nouveaux équipements, alors que le financement de la R&D est resté limité à 16,9%.

On signale surtout une baisse des acquisitions de nouveaux équipements en coopération : 7 milliards d’euros ont été consacrés à l’acquisition de nouveaux équipements en coopération avec d’autres États membres, soit une baisse de 6% par rapport à 2018. Les États membres ont réalisé 20% de leurs achats d’équipements en coopération avec d’autres États, ce qui est bien en deçà du seuil collectif de 35% et représente une baisse significative par rapport aux 27% enregistrés en 2018.

L’investissement dans la R&T demeure un point faible : en 2019, les dépenses de recherche et technologie (R&T) se sont élevées à 1,7 milliard €, soit une augmentation de 13% par rapport à 2018. Néanmoins, les investissements dans la R&T sont « beaucoup plus lents » à se redresser et restent autour de 380 millions € en dessous de leur niveau le plus élevé de 2007.

Au bilan, les États-membres sont loin d’atteindre le seuil de référence collectif de 2% de leurs dépenses de Défense consacrées à la R&T. Quatre pays seulement ont consacré plus de 1% de leurs dépenses à la R&T, ce qui est notoirement insuffisant.

Redisons à ce propos le poids de la France et du Royaume-Uni en Europe : ils pèsent 60% des achats de défense, 85% de la R&T et 40 % de l’industrie de défense.