Fin- janvier, l’Agence européenne de Défense (AED/EDA) a publié son rapport annuel « Defence Data » pour l’année 2019, qui détaille les dépenses de Défense des 26 États membres (tous les pays de l’UE, à l’exception du Danemark) sur la base des données fournies par les ministères de la Défense.
Relevons les faits suivants :
- En 2019, le total de ces dépenses s’élevait à 186 milliards d’euros, soit une augmentation de 5% par rapport à 2018, « ce qui en fait le niveau le plus élevé jamais enregistré par l’AED depuis qu’elle a commencé à collecter des données en 2006« . Le rapport constate aussi que la plupart des États membres ont augmenté leurs dépenses globales de Défense en 2019, avec des augmentations significatives pour l’acquisition de nouveaux équipements.
- Les dépenses de Défense les plus élevées depuis 15 ans : 1,4% du PIB des 26 États membres de l’AED, 5ème année de croissance consécutive, hausse de 5%, la plus forte augmentation depuis 2015 ;
- Sur les 26, 23 États ont augmenté leurs dépenses de Défense par rapport à 2018, 4 d’entre eux de plus de 1 milliard €.
- Principales conclusions pour 2019 :
- Les dépenses totales de Défense représentent 2,9% des dépenses totales du gouvernement.
- 41,4 milliards € ont été consacrés aux investissements de Défense (achats d’équipements et R&D), soit +19% par rapport à 2018 ;
- Pour la 1ère fois depuis 2010, le seuil de référence consistant à consacrer au moins 20% aux investissements de Défense a été atteint, et même dépassé (22%) ;
- 83,1% des investissements de Défense ont été alloués à l’acquisition de nouveaux équipements, alors que le financement de la R&D est resté limité à 16,9%.
On signale surtout une baisse des acquisitions de nouveaux équipements en coopération : 7 milliards d’euros ont été consacrés à l’acquisition de nouveaux équipements en coopération avec d’autres États membres, soit une baisse de 6% par rapport à 2018. Les États membres ont réalisé 20% de leurs achats d’équipements en coopération avec d’autres États, ce qui est bien en deçà du seuil collectif de 35% et représente une baisse significative par rapport aux 27% enregistrés en 2018.
L’investissement dans la R&T demeure un point faible : en 2019, les dépenses de recherche et technologie (R&T) se sont élevées à 1,7 milliard €, soit une augmentation de 13% par rapport à 2018. Néanmoins, les investissements dans la R&T sont « beaucoup plus lents » à se redresser et restent autour de 380 millions € en dessous de leur niveau le plus élevé de 2007.
Au bilan, les États-membres sont loin d’atteindre le seuil de référence collectif de 2% de leurs dépenses de Défense consacrées à la R&T. Quatre pays seulement ont consacré plus de 1% de leurs dépenses à la R&T, ce qui est notoirement insuffisant.
Redisons à ce propos le poids de la France et du Royaume-Uni en Europe : ils pèsent 60% des achats de défense, 85% de la R&T et 40 % de l’industrie de défense.