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Défense. Le dossier : Lancaster House, dix ans après, la nécessaire relance

par | 17 décembre 2020 | Newsletter

Dans une indifférence totale, le dixième anniversaire du Traité de Lancaster House a été célébré. Cette indifférence n’’est pas méritée tant ce traité a porté des fruits féconds pour la défense des deux pays concernés. Le point central de cette alliance, comme l’a rappelé Marine Le Pen, est bien le respect de la souveraineté de chaque nation participante dans les coopérations mises en place.

Un récent rapport de l’Assemblée Nationale rappelait à juste titre les trois axes de cette coopération :

Nucléaire, fait générateur du Traité, qui permet aux deux nations de faire valoir dans une Europe anti-nucléaire la suprématie de leurs arsenaux ;

Capacitaire avec la force conjointe interarmée (CJEF) désormais opérationnelle et en cours de consolidation ;

Industrielle avec la consolidation du secteur stratégique des missiles autour de MBDA

Notre groupe se félicite de ces succès, mais s’inquiète de voir que l’entente cordiale politique n’existe plus ou presque plus : qu’il s’agisse de l’obsession anti-russe de Londres, de sa politique ambiguë avec la Turquie ou de sa tentation du grand large, on sent bien que le ciment de cette alliance hors-norme s’effrite. Notre groupe maintient sa position : Londres et Paris qui, à eux deux pèsent 60% des achats de défense, 85% de la R&D et 40 % de l’industrie de défense en Europe, doivent retrouver le chemin de l’entente cordiale. C’est le souhait partagé par les états-majors et l’industrie de part et d’autre de la Manche. Mais Paris doit encore se convaincre que Berlin n’est pas le bon partenaire dans la défense et Londres, que Washington, en dépit de sa puissance, n’offre pas tout ce que Paris peut lui proposer. Notre groupe estime nécessaire en 2022 de relancer cette coopération avec le Royaume-Uni, notamment sur l’aviation de combat et d’abandonner celles débutées si mal avec l’Allemagne. L’argent ne fait pas seul le bonheur d’une alliance : il y faut le consentement et l’intérêt.