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De Bruxelles à Paris, la macronie impose sa vision idéologique de l’IVG

par | 3 mars 2022 | Communiqué

Il y a quelques jours, l’Assemblée Nationale française votait une loi controversée prolongeant le délai légal d’avortement à 14 semaines de grossesse.

S’il n’est pas question de porter de jugement sur les femmes ayant recours à l’avortement, qui est toujours un drame, ni de remettre en cause le droit à l’avortement en France, nous nous devons de dénoncer les abus de cette loi Gaillot et la volonté de banalisation de l’avortement en Europe.

Ainsi, c’est au nom de 3000 femmes qui seraient, chaque année, contraintes d’aller avorter à l’étranger, après avoir dépassé les délais légaux en France, que la loi Gaillot a été conçue, les députés en Marche et la gauche estimant qu’il y a une difficulté d’accès à l’avortement.

Pourtant en France, 1 femme sur 3 avorte dans sa vie, et plus de 20% des grossesses se concluent par une IVG, ce qui représente 230 000 avortements par an. Un chiffre considérable, face auquel le phénomène des avortements de françaises à l’étranger, hors délais légaux, ne représente que 1% des cas.

Face à ces chiffres, on peut s’interroger sur le respect de l’esprit de la loi voulue par Simone Weil alors que cette dernière affirmait: « l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour les situations sans issue », il est « un drame, et restera toujours un drame », et si la loi « admet la possibilité d’une interruption, c’est pour la contrôler et autant que possible, en dissuader ».

Rappelons que cette nouvelle loi prévoit 2 changements majeurs : l’allongement du délai d’avortement et la suppression du délai de réflexion imposé de deux jours pour la patiente.

Deux décisions loin d’être anodines. Un fœtus de 14 semaines mesure 15 cm et son ossification a débuté, ses organes fonctionnent, il alterne veille et sommeil, il commence à percevoir les bruits du corps de la maman et suce son pouce. Pour pratiquer l’avortement, il faut lui écraser le crâne à la pince, le démembrer et le morceler. Un acte lourd, beaucoup plus traumatisant pour le médecin et pour la patiente, et qui peut aussi avoir de graves conséquences gynécologiques.

Pourtant, Emmanuel Macron affirmait lui-même: « tous les gynécologues le disent, c’est plus traumatisant d’avorter dans ces délais allongés ».

Par ailleurs, si le gouvernement dénonce un manque de praticiens pratiquant l’avortement, gageons que ces nouvelles mesures ne peuvent que créer de sérieuses réticences chez des professionnels largement opposés à cette loi.

Pour ces raisons, en France, Marine Le Pen et les députés du Rassemblement National se sont opposés à cette loi inique et, en Europe, la majorité des pays de l’UE ont fixé le délai légal pour avorter à 12 semaines.

L’évolution de la loi en France nous alerte sur le danger de faire de l’avortement un droit fondamental et absolu. Si les femmes doivent pouvoir disposer de leur corps, l’évolution de la grossesse fait que, passé un certain délai, un autre corps existe et que, pour lui-même comme pour la mère, fixer des limites est indispensable. Sensibiliser les femmes, faire de la prévention est aussi préférable à la promotion sans limite d’un acte médical dont le traumatisme est passé sous silence.

Dans d’autres pays d’Europe, marginaux, le délai d’avortement est fixé à 22 semaines : à ce stade, le fœtus mesure 25 cm et pèse 500 grammes, il bouge comme il le souhaite, et sa maman le sent. Nous ne voulons pas d’une harmonisation européenne qui, sous couvert de droit des femmes, ira toujours plus loin.

La volonté des macronistes de profiter de la présidence française du Conseil de l’UE pour inscrire l’avortement dans la charte des droits fondamentaux va dans ce sens et c’est une dérive, au sens où il n’existe pas de droit illimité et sans conditions à l’avortement.
Des limites sont à fixer et chaque État, chaque peuple, doit pouvoir choisir sa politique en la matière. C’est la position que nous défendons au Parlement européen, celle de la souveraineté nationale en matière d’avortement et du droit à la prévention face à un potentiel droit absolu à l’avortement voulu par les technocrates de Bruxelles et les ministres d’Emmanuel Macron.