Catherine Griset
Député français au Parlement européen – Membre de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire
Le 30 novembre 2022, la Commission a proposé la révision de la législation sur les emballages et déchets d’emballages. L’objectif affiché est, entre autres, de rendre tous les emballages recyclables d’ici 2030, une grande partie réutilisable d’ici 2040, de réduire le volume total de déchets de 15% d’ici 2040, et de lutter contre le suremballage.
Mais comme d’habitude, en légiférant à l’aveugle, sans analyse d’impact sérieuse, la Commission a mal évalué les conséquences économiques de ses dispositions. Ce faisant, elle met en danger certaines filières comme la restauration, l’emballage en bois de certains produits comme le camembert, les vins et les spiritueux, favorise un retour massif du plastique (réutilisable) en remplacement de l’emballage en papier pourtant hautement recyclable, et vient opérer un démantèlement partiel du service public local de collecte des déchets en imposant la consigne obligatoire.
Nos amendements ont tous été rejetés par la coalition Renaissance/Socialistes/Verts/LFI, qu’ils portent sur la lutte contre la « shrinkflation », la sauvegarde inconditionnelle des produits de nos terroirs, et la prévention d’une hausse des coûts pour le consommateur. Contrairement aux déclarations de Renaissance, leur amendement n’accorde qu’un sursis aux emballages de fromages, comme à tous les emballages non-recyclables en bois (huîtres, bouteilles de vins, fruits et légumes, etc.), soumis au bon vouloir de la Commission.
On aboutit donc à un texte excessivement complexe et lourd pour les entreprises alors que l’Europe est le continent le plus vertueux en la matière, et à un affaiblissement de notre industrie du papier/carton, locale et innovante, au profit du plastique réutilisable importé.