Gilles Lebreton
Député Français au Parlement européen
La Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) a organisé une visioconférence, le 26 janvier de 8h à 9h, pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation des betteraviers français. J’y ai participé, ainsi que la députée RN Yaël Menache.
Le problème est le suivant : en attendant que la recherche scientifique mette au point des produits de substitution (qu’on espère pour 2026 au plus tard), les néonicotinoïdes sont indispensables à la culture des betteraves pour les protéger des pucerons qui leur donnent la « jaunisse ». Or il existe deux façons de les utiliser : en enrobage des semences (procédé préventif) et en pulvérisation (procédé curatif à utiliser lors des attaques de pucerons).
Dans son arrêt du 19 janvier dernier, la Cour de justice de l’UE vient d’interdire l’utilisation du premier procédé, l’enrobage, qui était jusque-là toléré à titre exceptionnel. Or c’était le seul procédé utilisé en France, la loi française « Biodiversité » du 8 août 2016 ayant décidé d’interdire le second procédé (la pulvérisation), pourtant autorisé par l’UE jusqu’en 2033.
Les betteraviers français se trouvent donc du jour au lendemain sans aucune solution pour protéger leur production, contrairement à leurs homologues européens qui continueront à utiliser la pulvérisation. Une fois de plus, la France s’est tirée une balle dans le pied en surtransposant les exigences européennes ! Découragés, certains de nos betteraviers sont déjà sur le point de jeter l’éponge, ce qui pourrait diminuer la production française de betteraves de 100 000 hectares (en passant de 400 000 ha en 2022 à 300 000 ha en 2023).
Les députés et sénateurs RN vont donc se mobiliser de toute urgence pour obtenir du ministre de l’Agriculture qu’il s’engage à indemniser à 100% les pertes éventuelles de production imputables à la jaunisse, afin de persuader les betteraviers de poursuivre leur activité.
Quant à moi, j’ai saisi dès la matinée du 26 janvier le commissaire européen à l’Agriculture pour lui demander d’une part de garantir qu’aucun autre État membre de l’UE n’utilisera le procédé de l’enrobage afin d’éviter une concurrence déloyale vis-à-vis des betteraviers français, d’autre part d’examiner les solutions d’urgence qui pourraient être mises en place ou autorisées au niveau européen.
Au RN, on fait tout ce qui est en notre pouvoir pour secourir les betteraviers français !