Aurélia Beigneux
Député français au Parlement européen
Membre de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire
Alors que l’Europe a banni les tests sur les animaux pour les produits cosmétiques depuis 2009, dix millions d’animaux sont encore utilisés dans des laboratoires pour des tests et des recherches tous les ans. Chiens, chats, singes, cochons, rats, souris ou encore lapins servent de cobayes le jour et sont abandonnés en cage la nuit. Au final, les expériences réalisées tiennent rarement leurs promesses : leur impact sur la santé humaine et la protection de l’environnement est minime.
En 2013, nous étions allés plus loin en bannissant définitivement la vente de produits conçus avec des tests sur animaux. Une décision logique dans un continent qui se vante d’être à la pointe du progrès. Mais voilà que cette année, malgré nos résolutions fermes, l’Agence européenne des produits chimiques semble prête à remettre en question ces principes, exigeant de nouveaux tests pour les ingrédients cosmétiques.
Ce retour en arrière est inacceptable ! Les basses considérations marchandes prennent le pas sur nos valeurs et oublient que les Européens sont indignés par les tests sur les animaux. C’est cette indignation qui a poussé plus d’un million de nos concitoyens à signer une initiative européenne réclamant des produits cosmétiques sûrs, sans expérimentation animale, pour tous les usages et à tout moment. Cette initiative citoyenne demande de faire confiance à la science moderne plutôt qu’aux tests sur les animaux.
À ce titre, je suis intervenue en commission environnement en mai dernier pour demander à la Commission de répondre par des actes politiques. Elle dispose légalement de 6 mois pour réagir, et nous n’accepterons pas un simple accusé de réception !
L’Union européenne a le devoir de renforcer l’interdiction de l’expérimentation animale pour les cosmétiques. Elle se doit de réformer les règlements européens sur les produits chimiques pour assurer la protection de la santé humaine, de l’environnement et, in fine, de la vie animale.
Il est impératif de mettre en place un plan d’action ambitieux à l’échelle de l’Union européenne pour mettre un terme définitif à l’expérimentation animale.