Alors que les hérauts de la Commission européenne, Thierry Breton en tête plastronnaient sur la mise en place des législations sur les marchés numériques et les services numériques qui devaient enfin permettre aux Européens d’assurer une réelle souveraineté européenne numérique, voilà que la réalité de l’inféodation de l’Europe aux États-Unis vient nous rattraper.
Alors que la Commission européenne devait présenter la semaine prochaine un projet de taxation des revenus réalisés par les géants du numérique américains sur le sol de l’Union européenne, il était envisagé que des milliards d’euros devaient être prélevés pour financer le plan de relance et de résilience de 750 milliards d’euros, conçu pour relancer l’économie européenne.
Alors qu’enfin nous pensions voir arriver ce que tant d’utilisateurs des GAFAM attendaient depuis si longtemps, à savoir un premier levier pour limiter leur influence, leur agressivité commerciale et leur idéologie mondialiste, les États-Unis ont encore été les plus forts. Par la personne de la secrétaire au trésor américain Jeannette Yellen, le gouvernement américain a fait savoir qu’il jugeait discriminatoire ce projet de taxe à l’encontre des entreprises américaines et demandait une non application de cette taxe en échange de la signature de nouveaux accords de taxation des multinationales en discussion actuellement à l’OCDE.
À peine quelques heures après la communication de la Secrétaire au Trésor américaine, la Commission européenne s’est empressée d’annoncer la suspension de cette taxe. Dont acte.
Il est donc certain que l’UE restera condamnée à jouer le rôle d’un tigre de papier si elle ne s’engage pas dans un bras de fer décisif avec les États-Unis et toute autre puissance économique prédatrice. Mais ne nous leurrons pas, ces enjeux ne relèvent pas seulement d’une guerre commerciale, mais bien d’une lutte d’influence idéologique et politique.
Les Européens méritent mieux que d’être encore les dindons de la farce !
Sources de référence