Communiqué de presse de Catherine Griset et Aurélia Beigneux, députées européennes
Le Parlement va se prononcer demain sur un rapport appelé « Loi européenne sur le climat ».
Tout son parcours jusqu’au vote final a été chaotique : les débats en commission ENVI (environnement, sûreté alimentaire et sécurité sanitaire) ont été expédiés sans analyse d’impact et intégralement en anglais. Il n’y a donc pas eu de vrai débat. Quant aux parlements nationaux, ils n’ont même pas pu s’exprimer à temps, en violation du principe de subsidiarité. Un sujet d’une telle importance aurait mérité une approche plus démocratique et moins précipitée.
Car de cette loi capitale dépend toute la révision, par le prisme du climat, de la législation européenne autour des aides d’État, de la taxation de l’énergie, de l’agriculture ou encore du marché du carbone. Elle va tenter de ranimer l’Accord mort-né de Paris en se fixant, pour 2030, un objectif contraignant de 55% de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et la neutralité climatique pour 2050, à l’échelle de l’UE.
Concrètement, les conséquences seront désastreuses : une baisse des émissions à ce rythme affaiblirait notre industrie et notre compétitivité déjà mises à mal par le Covid. La guerre aux combustibles fossiles aboutira à la fin des moteurs thermiques à l’horizon 2035 et à la destruction de nombreux emplois. Une telle ambition, pour être tenable, s’accompagnera de taxes et augmentera la facture énergétique. Enfin, le rejet du nucléaire comme solution bas carbone est une menace pour notre souveraineté énergétique et la transition écologique.
Le coup porté à nos économies, déjà durement frappées par la crise, sera brutal. Pour quels bénéfices ? Celui de nos concurrents étrangers qui ne seront pas soumis à nos standards, et la satisfaction morale d’euro-mondialistes démagogiques empressés de faire de l’Europe le premier continent neutre au mépris de tout réalisme.
À l’écologisme punitif hors-sol, préférons les solutions locales et nationales, et rejetons les grandes messes internationales inutiles. Il faut relocaliser nos entreprises et avoir une vraie politique industrielle, produire localement, retrouver notre souveraineté, mettre fin aux sacro-saints traités de libre-échange et défendre des mesures protectionnistes comme une taxe carbone aux frontières de l’UE.
C’est seulement de cette manière que nous relèverons le défi climatique.