Les tourbières, très vastes en Écosse mais aussi dans d’autres régions européennes, au Canada et en Russie, constituent un milieu humide qui stocke énormément de carbone, notamment grâce à une plante : la sphaigne.
Ces zones humides stockent à elles seules près d’un tiers du carbone des sols du monde pour seulement 3% des terres émergées. Dans des conditions idéales, la tourbe peut même se développer et s’accumuler sur plusieurs mètres d’épaisseur.
En outre, ces zones humides sont des écosystèmes riches en biodiversité : escargots, papillons, lézards, libellules ou encore grenouilles, soit autant d’espèces souvent rares ou menacées.
Toutefois, les tourbières à sphaignes sont menacées par les activités humaines.
C’est le cas lorsqu’elles sont drainées, autrefois pour utiliser la tourbe comme matériau de chauffage ou, aujourd’hui, lorsque nous ponctionnons les nappes phréatiques qui les alimentent.
De même, les engrais azotés, écotoxiques au-delà d’une certaine quantité, ruissellent dans ces zones et peuvent détruire la sphaigne.
C’est ainsi que 50 % des tourbières de l’Union européenne sont dégradées, ce qui inverse alors leur rôle climatique : les tourbières endommagées relâchent le carbone qu’elles ont capturé dans l’atmosphère. Au niveau mondial, les tourbières endommagées contribuent à hauteur de 5 à 6 % aux émissions annuelles de gaz à effet de serre d’origine humaine.
Je déposerai donc prochainement une question écrite auprès de la Commission européenne afin de souligner l’importance des tourbières pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour lui demander de financer les actions accomplies dans les États membres pour restaurer ces puits de carbone naturels.
Au-delà de l’Union européenne, j’estime aussi qu’une action doit être entreprise pour encourager les pays tiers, Canada et Russie notamment, à protéger voire à développer leurs tourbières, afin de lutter contre le réchauffement climatique.