André ROUGÉ
Député français au Parlement européen
La mise en conformité des flottes est devenue une condition sine qua non pour les pêcheurs des RUP depuis que la Commission européenne a multiplié les normes sur l’utilisation des navires de pêche. En février 2022, la Commission a octroyé près de 64 millions d’euros afin de renouveler la flotte de pêche dans cinq départements et collectivités d’Outre-mer. 7,5 millions d’euros étaient dédiés aux pêcheurs mahorais.
Nombreux, pourtant, sont les pêcheurs lésés par ces normes et dont l’octroi des aides de l’Europe à la France ne semble pas leur être parvenu.
C’est en conséquence que j’ai alerté l’Union Européenne sur ce point. En réponse à ma question écrite, la Commission européenne insiste sur le manque de transparence du gouvernement français vis-à-vis des aides accordées au titre de la Feampa (Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture). La France estime à seulement dix-sept le nombre de navires ayant bénéficié de ces fonds entre 2014 et 2021 pour favoriser le remplacement ou la modernisation du moteur principal ou auxiliaire.
L’incapacité du gouvernement BORNE à répondre aux enjeux et aux conditions d’octroi des aides a récemment pris une nouvelle ampleur. Faute d’avoir donné à la Commission un rapport détaillé sur l’utilisation des aides pour le renouvellement de la flotte des pêcheurs en Outre-mer, la France vient de se voir retirer ces dernières.
Comment le gouvernement de la 7ème puissance mondiale, qui se targue d’être la seule force capable de gouverner, peut-il ainsi en oublier nos pêcheurs ultramarins déjà en difficultés ?
La responsabilité du gouvernement est totale et c’est encore une fois le peuple qui en payera les frais.