L’Union Européenne aime les promesses. Elle aime moins les actes. Alors que la Commission Européenne a multiplié lescommunications sur son projet dit « de la ferme à la fourchette », elle a été particulièrement absente face aux effets dramatiques de la covid 19 dans le domaine agricole.
L’Union Européenne sait pourtant où trouver de l’argent quand elle le désire. Ainsi, le Parlement Européen a voté en faveur d’une modification de son plan financier afin de verser 480 millions d’euros supplémentaires aux migrants transitant par la Turquie. Une somme astronomique qu’elle a décidé de récupérer sur la partie de son budget principalement consacrée aux deux premiers piliers de la Politique Agricole Commune.Plus précisément elle souhaite puiser dans les programmes alloués aux mesures d’urgence dont nos agriculteurs auraient bien besoin.
Les uns n’y verront qu’un arrangement budgétaire. Les autres y reconnaissent un choix politique limpide qui revient à favoriser les migrants plutôt que les agriculteurs français. Qu’on ne se méprenne pas : je sais la solidarité de nos agriculteurs avec les détresses humaines. Mais je sais aussi que cet argent devrait leur revenir à travers des programmes innovants, qui pourraient, par exemple, les accompagner dans le financement de leurs exploitations. Ces sommes pourraientaussi permettre aux viticulteurs provençaux de réaliser les investissements nécessaires pour bénéficier du dispositif dedistillation de crise, ou encore pour remédier au lourd problème du coût de l’assurance des terres agricoles.
Relocalisation, circuits courts, respect pour nos agriculteurs. Bien des élus du Parlement européen ont ces mots à la bouche. Ils multiplient les rencontres et les interventions pour vous convaincre de leur bonne foi. Et il faut dire que le monde agricole français, tout spécialement dans le sud de la France, mérite l’attention du public. Pour la qualité de sa production d’abord, mais aussi pour les défis innombrables qu’il affronte.Mais quand il s’agit de voter, la majorité du Parlement européen ( le PPE, dont les Républicains sont membres, Renew, dont est membre la République en Marche et les socialistes ) prend toujours la même position : plus d’argent pour l’immigration, moins d’argent pour notre production agricole.