Communiqué de Virginie Joron
Emmanuel Macron commence très fort. À peine la Présidence française de l’Union européenne débutée, la « Recommandation[1] du Conseil relative à une approche coordonnée en vue de faciliter la libre circulation en toute sécurité pendant la pandémie de COVID-19 et remplaçant la recommandation (UE) 2020/1475 » annonce la couleur.
Cette recommandation vise à uniformiser les conditions d’entrée sur le territoire des États membres de l’UE selon les statuts « sanitaires » des entrants, entre ceux qui sont vaccinés, ceux qui sont rétablis et ceux qui sont seulement testés. Cette recommandation aura au moins le mérite de briser le narratif qui s’établit en France, en Italie ou en Autriche.
Car comment nos dirigeants européens pourraient-ils valider d’indignes mesures nationales imposant la vaccination obligatoire dans certains États membres quand tant d’autres sont en train de lever tout ou partie de leurs restrictions sanitaires ? Vous avez dit approche coordonnée ? Mais sur quelles bases cette coordination se mettra-t-elle en place ?
Ce qui apparaît clairement en revanche, c’est la volonté imperturbable de Bruxelles d’établir un certificat « Covid » numérique européen alors même que le nombre d’infections au variant Omicron rend caduque l’instauration d’un passe vaccinal obligatoire.
Il s’agit explicitement de faire le lien entre la nécessité d’un traçage numérique des citoyens européens pour « faciliter leurs déplacements » pendant la pandémie et l’instauration d’une identité numérique européenne, qui s’incarnera dans le projet d’« E-Wallet ».
La politique de santé est censée relever de la souveraineté des seuls États membres et non de l’Union européenne et pourtant celle-ci cherche à nous imposer son pouvoir dans ce domaine. Les citoyens de ces États membres, sont peu à peu contraints et forcés, sous prétexte sanitaire, de partager leurs données les plus personnelles sur des logiciels européens largement dépendants des GAFAM. Le principe de « liberté de circulation » au sein de l’espace Schengen dont se targuent les eurocrates est spectaculairement bafoué au profit d’une ségrégation sanitaire.
Il est stupéfiant de constater qu’au moment même où la Commission européenne impose son « pacte des migrations » visant à organiser l’entrée en masse de clandestins au sein de l’espace européen, le Conseil de l’Union européenne restreint comme jamais la liberté d’aller et venir des citoyens européens.
[1] https://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-5400-2022-REV-1/fr/pdf