N°1 – Qatar : premier pays du Golfe à se doter de mini sous-marins ?
C’est une nouvelle peu connue mais le rapport sur les exportations d’armement italiennes pour l’année 2020 confirme un point majeur : la marine du Qatar débute des opérations sous-marines.
La marine a en effet commandé deux mini-sous-marins à la société M23 S.R.L, de Zingonia (Bergame) ; deux sont en option ;
Il s’agit d’une stratégie complète et murement étudiée puisqu’une véritable stratégie industrielle s’est mise en place autour de ce projet :
En mai 2020, Al Shamal 3 LLC, dirigée par Nasser bin Hassan al-Naimi, le directeur général de Barzan signe un contrat global avec GSE (Trieste), spécialiste des sous-marins de poche (midget) ;
GSE transférera ses compétences en matière de sous-marins militaires dans une société, M23 S.R.L., qui, elle-même, recevra les fonds d’Al Shamal 3 ;
Les EAU se sont déjà dotés de petits submersibles pour hommes-grenouilles auprès de la société locale Armacraft pour leurs opérations spéciales.
N°2 – EAU, Arabie : les États-Unis revoient leur position pour les ventes d’armes
Le droit de regard et le recalibrage des relations de défense entre les États-Unis d’une part et les EAU et l’Arabie saoudite de l’autre, semblent prendre fin ; les États-Unis ont en effet décidé de :
Lever le paquet global aux EAU (F-35 & munitions & drones MQ-9) ;
Notifier les projets d’hélicoptères (25 UH-60M Blackhawks) et de défense sol-air (THAAD) à l’Arabie (incertitude toutefois sur le paquet munitions de Raytheon).
Une partie seulement du problème est ainsi réglée : l’aspect défensif, mais celui-ci continue d’être assorti de restrictions (sur l’emploi et le cadre diplomatique d’emploi) s’agissant des EAU.
Sur l’Arabie, au bilan d’entretiens menés à Washington par notre correspondant, la situation ne semble pas très claire. Ce qui est certain, c’est que l’Administration Biden ne traitera pas le Royaume et son Prince héritier « en paria », en dépit de la promesse de campagne du candidat ; la question est de savoir si, ou quand, les États-Unis arriveront au stade où ils s’apercevront que le containment face à l’Iran exige AUSSI la livraison d’armes offensives…
En ce sens, la réouverture de certains flux d’armement vers les EAU et l’Arabie sert aussi à envoyer un message à l’Iran où l’on se montre moins empressé que prévu à revenir à la table des négociations depuis que la condition sine qua non est le renoncement aux programmes de missiles balistiques. Ce n’est, en effet, que tout récemment qu’a été mis sur pied à Vienne un 3ème groupe chargé d’examiner l’enchaînement possible des étapes pratiques menant au rétablissement complet de l’accord sur le nucléaire iranien.
Enfin, facteur extérieur à l’Administration ou au Congrès, la vente d’armes chinoises et russes entre en ligne de compte dans l’assouplissement américain : conserver le contrôle de ces pays-là exige de leur livrer ce qu’ils veulent, quitte à insister sur l’emploi…
N°3 – Grèce : alliance structurante avec Israël
Un (long temps) bras armé de la Turquie, où il était conseiller des forces armées et partenaire industriel de tous ses programmes ou presque, Israël a rallié la Grèce après l’incident du Mavi-Marmara, abordé violemment (9 morts) par des commandos de Tsahal pour éviter que le bâtiment turc n’aborde la côte de Gaza (31 mai 2010).
Ce revirement, précédé de tentative de réconciliation qui demeurèrent lettres mortes face à Erdogan, s’opère dans tous les domaines : accord d’exploitation et de transport de gaz, accord de défense, prises de participation dans l’industrie et contrats d’armements.
Tel-Aviv est indiscutablement en position actuellement de devenir ce qu’il est pour quelques pays du globe (Singapour, Inde, Azerbaïdjan, quelques Etats africains) : un conseiller militaire et anti-terroriste.
C’est ainsi que doit se comprendre l’accord sur la formation aéronautique de fin avril d’un montant de 1,68 milliard $ ; cet accord cache cependant plusieurs accords-clés comme la location de 2 drones Heron Mk2 pour 3 ans et les innombrables propositions commerciales pour moderniser ou améliorer la léthalité des plateformes helléniques.
N°4 – France, l’année 2020 dans le secteur aéronautique
Le constat établi par Éric Trappier, Président du GIFAS, le 13 avril sur la situation de l’industrie aéronautique était le suivant :
Le chiffre d’affaires de la filière aéronautique en France (50,9 milliards €) a reculé de 28% et ses commandes de 50% en 2020.
L’exportation (les 2/3 de l’activité) a reculé également d’un tiers ;
Les effectifs ont été réduits de 8000 personnes ;
La reprise n’est pas attendue avant 2023.
Alors que le secteur civil a chuté de 36%, la filière a toutefois pu compter sur des amortisseurs, comme la défense. Les achats à travers la loi de programmation militaire (LPM) et les exportations, dont celles du Rafale et des hélicoptères, ont permis de limiter les dégâts.
Les ventes d’aéronefs et d’équipements militaires correspondants ont ainsi été presque stables (-3%), à 16,5 milliards d’euros.
Le secteur spatial s’est bien tenu : moins du côté des lanceurs, soumis à une très dure compétition de SpaceX, que du côté des fabricants de satellites
Sur les deux prochaines années, le Gifas s’est fixé cinq objectifs :
Soutenir le tissu industriel,
Progresser vers une aéronautique moins polluante,
Maintenir l’élan dans le secteur de la défense,
Transformer le secteur spatial,
Développer les compétences et les métiers de demain, nécessaires au futur de la filière.
N°5 – Asie : les projets sous-marins, entre renouvellement et création de flottes sous-marines
La fortune de mer qui s’est emparée du sous-marin indonésien de conception allemande, le KRI Nanggala (402) a souligné l’importance du fait sous-marin en Asie, vu comme l’un des meilleurs moyens de dissuasion face à la flotte chinoise.