Après un refus initial lors de la première plénière de juin (attribuable, notamment, au vote « contre » de vos députés RN), le Parlement européen a finalement adopté en séance de rattrapage des textes majeurs du paquet climat « Fit for 55 », dont l’objectif est censé viser, à terme, la neutralité carbone du continent européen. Dans les mesures adoptées se trouve la création de quotas d’échange carbone pour le transport maritime, qui met en danger la compétitivité de nos ports d’armateurs.
Concrètement, cela signifie que les émissions de gaz à effet de serre du secteur maritime – jusqu’alors exonéré, contrairement aux grandes industries – vont désormais être intégrées dans le marché du carbone de l’Union européenne. Les armateurs se verront ainsi contraints d’acheter des permis carbone de l’Union européenne pour couvrir les émissions provenant d’échanges intra-européens, mais aussi de transports internationaux commençant ou se terminant dans un port de l’UE.
Inévitablement, il se crée alors un risque d’évitement de la part des armateurs désireux de ne pas être inclus dans ce système, qui choisiront alors de transiter vers des pays non membres de l’UE. C’est ainsi que les ports de Marseille et de Sète par exemple, déjà fragilisés par les années Covid, verront diminuer leur fréquentation au profit des installations des pays de la rive sud de la Méditerranée.
Au lieu de se servir du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières comme d’un outil protectionniste, Bruxelles décide comme à l’accoutumée d’en faire un instrument anti-compétitif et punitif… qui se retourne contre nous, comme chaque fois.
Les élus français du groupe Identité et Démocratie condamnent l’impact inéluctablement négatif du Paquet climat européen sur nos ports les plus importants. Ils soulignent également que le Green Deal n’évitera pas les fuites contreproductives d’émission de carbone aux marges de l’Europe.
Accélérer la décarbonation à l’heure où les États européens doivent renforcer leur indépendance est une option périlleuse. C’est le choix de la relocalisation des activités productives dans nos pays qui doit être privilégié car il répondra aussi bien aux impératifs écologiques que stratégiques.