Le dioxyde de titane, connu sous le nom d’E171, est un additif alimentaire principalement utilisé comme colorant (pigment blanc) et opacifiant dans les denrées alimentaires. Il est particulièrement utilisé dans les confiseries, les pâtisseries et les plats cuisinés.
Toutefois, cet additif alimentaire se retrouve également dans les médicaments, les dentifrices ou encore les produits cosmétiques tels que les rouges à lèvres ou les crèmes solaires pour enfants ou bébés.
Un additif que l’on retrouve donc dans de nombreux produits alors même qu’il est soupçonné depuis longtemps d’être génotoxique, c’est-à-dire capable d’endommager l’ADN, ce qui peut induire notamment des cancers. C’est en raison de ce risque que la France a interdit l’usage du dioxyde de titane dans les denrées alimentaires le 1er janvier 2020[1]. Cette interdiction fut d’autant plus facile à appliquer que les producteurs de l’agroalimentaire parviennent facilement à se passer de cette substance.
Néanmoins, cette interdiction risquait d’être remise en cause par l’Union européenne et notamment par la Commission européenne[2], plus prompte à défendre le sacro-saint marché intérieur que la santé des consommateurs.
C’était sans compter l’action déterminante de ma collègue Joëlle Mélin[3] qui est parvenue à déposer une objection contre le dioxyde de titane, afin de demander l’interdiction de cette substance dans les denrées alimentaires[4].
La Commission européenne a tenté de biaiser en suspendant sa décision à une nouvelle étude scientifique de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Mais le 6 mai dernier, l’EFSA a rendu son avis sur le dioxyde de titane. L’Agence a conclu que cet additif ne peut plus être considéré comme sûr et a reconnu son potentiel caractère génotoxique.
Il est donc désormais clair que la Commission européenne doit se saisir de cet avis afin d’interdire le dioxyde de titane sur le marché européen.
Je demande également à la Commission européenne d’interdire l’usage de dioxyde de titane non seulement dans les denrées alimentaires mais aussi dans tous les médicaments ou produits cosmétiques. En effet, outre sa dangerosité, l’additif E171 n’a pas plus de valeur thérapeutique que nutritionnelle.
[1] https://www.gouvernement.fr/l-additif-e171-sera-interdit-a-partir-du-1er-janvier-2020
[2] https://www.foodwatch.org/fr/actualites/2021/additif-e171-toujours-interdit-dans-lalimentation-en-france-mais-pas-en-europe/
[3] https://joellemelin.com/objection-dioxyde-titane/
[4] https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2020-0255_FR.html