André ROUGÉ
Député français au Parlement européen
Délégué national à l’Outre-mer du RN
Le 31 décembre prochain, les fonds de l’Union européenne alloués pour la période 2014/2020 devront avoir été impérativement consommés.
Ces fonds, destinés à favoriser l’insertion à l’emploi, à l’innovation ainsi qu’aux entreprises sont vitaux pour les départements français d’outre-mer.
S’ils ne sont pas utilisés, ces derniers seront rétrocédés, et donc perdus.
La Martinique fait partie des territoires ultramarins les plus concernés par ce problème de non utilisation des fonds européens !
Le président du conseil exécutif de la Martinique Serge Letchimy,, affirme avec une certaine satisfaction, que ces pertes seront « minimes ».
Mais que veut dire « minimes », dans un territoire si affecté par le chômage de masse et par une attractivité en berne ?
La Collectivité territoriale de Martinique (CTM) affirme travailler actuellement avec la Commission européenne pour minimiser les pertes potentielles de fonds européens qui sont sensés lui être attribués.
Dans les faits, des fonds ne sont pour l’instant pas attribués, et sont donc en train d’être perdus !
C’est particulièrement vrai concernant la filière de la banane, qui emploie cinq mille Martiniquais et fait le plus appel aux fonds européens. Sur ce sujet, Yannick Fortune, vice-présidente de l’Union des producteurs de banane de la Martinique (BanaMart), met en cause une « lenteur du traitement des dossiers au niveau de la CTM ».
Cette situation est invraisemblable. Et il serait temps de mettre en place des effectifs et moyens suffisants pour gérer les demandes d’attribution des fonds européens en Martinique.
On en viendrait, comme sur beaucoup d’autres sujets en outre-mer, à se demander non seulement ce que fait le gouvernement français pour ces territoires si éloignés de la métropole et quel intérêt a la Commission européenne à toujours plus complexifier les dossiers quand, dans le même temps, des millions et des millions d’euros sont envoyés à des États hors de l’Union européenne dans des temps records.
Nos compatriotes martiniquais, et ultramarins dans leur ensemble, ne sont pas des citoyens entièrement à part, mais à part entière.