Accueil | Communiqué | Interdiction du broyage des poussins : réformer le marché européen est le seul moyen d’y parvenir !

Interdiction du broyage des poussins : réformer le marché européen est le seul moyen d’y parvenir !

par | 14 décembre 2022 | Communiqué

Communiqué de Mme Annika Bruna

Député Français au Parlement européen.

Alors que l’interdiction totale du broyage et du gazage des poussins mâles était prévue au 1er janvier 2023, un arrêté publié le 8 décembre dernier instaure une exception notable à cette règle. Les associations de défense des animaux reprochent logiquement au gouvernement d’avoir accordé cette dérogation car environ 15 % des poussins mâles seront encore tués après leur éclosion.

En cause : le sexage des poules blanches, dont les œufs sont destinés à être transformés par l’industrie, est réalisé via analyse hormonale jugée lente et coûteuse. En revanche, le sexage des poules rousses, dont les œufs sont destinés à la vente dans le commerce, peut être effectué à travers la coquille plus rapidement et pour un moindre coût.

Les représentants de la profession avicole soulignent que cette dérogation sur le gazage des poussins « blancs » doit être temporaire. Il s’agit notamment de découvrir des technologies efficaces et fiables.

Toutefois, cette dérogation accordée par le gouvernement n’est pas réellement justifiée par une impossibilité technique. Le danger vient plutôt de la concurrence déloyale permise par l’Union européenne. C’est parce que nos aviculteurs sont exposés à cette concurrence à la fois européenne et même extra-européenne qu’on ne peut leur imposer des surcoûts liés au sexage hormonal.

Il est donc possible de garantir à la fois la viabilité économique de nos éleveurs et le bien-être animal, à condition :
– D’étendre l’interdiction de tuer les poussins mâles à l’ensemble de l’Union européenne ;
– D’interdire les importations des œufs non sexés sur le marché européen.

Ces conditions pourraient d’autant plus facilement être réunies que l’Allemagne, dont nos gouvernements attendent les instructions « le petit doigt sur la couture du pantalon », a elle-même interdit le broyage et le gazage des poussins depuis le 1er janvier 2022.

Le gouvernement français ne forcerait donc pas sa nature en s’alignant, cette fois-ci pour la bonne cause, sur les décisions de l’Allemagne.