Annika Bruna
Député français au Parlement européen
Membre de la commission des droits des femmes et de l’égalité des genres
La Commission européenne doit présenter en novembre prochain une réforme de la législation sur le bien-être animal. Les animaux de rente sont concernés de l’élevage jusque l’abattage en passant par le transport.
Actuellement, le règlement 1099/2009 du 24 septembre 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort fait de l’étourdissement préalable le principe mais il autorise néanmoins l’abattage sans étourdissement dans le cadre de rituels religieux.
Toutefois, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) s’est prononcée, dans un arrêt du 17 décembre 2020, en faveur du droit pour un État membre d’imposer, dans le cadre d’un abattage rituel, un étourdissement « réversible et insusceptible d’entraîner la mort ».
En d’autres termes, les États membres peuvent interdire l’abattage sans étourdissement. Malheureusement, tous n’utilisent pas cette faculté. Et notamment la France, où le bien-être animal et la sécurité sanitaire des consommateurs ont été relégués au second rang par les revendications communautaristes et la volonté de complaire à des minorités religieuses, souvent à des fins électoralistes.
Pourtant, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a établi que l’abattage sans étourdissement entraînait de très grandes souffrances chez les animaux. C’est le cas particulièrement pour les bovins qui restent conscients très longtemps avant de mourir de la saignée. Jusqu’à 11 minutes d’agonie.
La réforme sur le bien-être animal est l’occasion de mettre fin à ce scandale.
Avec mes collègues du Rassemblement National, nous déposerons bientôt une question écrite auprès de la Commission européenne pour lui demander :
– D’une part, l’interdiction de l’abattage sans étourdissement au sein de toute l’Union européenne ;
– D’autre part, l’interdiction des importations de produits carnés issus d’animaux abattus, dans des pays tiers, sans étourdissement.