Aurélia Beigneux
Député français au Parlement européen
Membre de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire
Le 6 juin dernier, la Commission européenne a renouvelé l’accord permettant l’importation sans droit de douane de poulet en provenance d’Ukraine. Alors que la filière française subissait déjà les conséquences d’une crise alimentaire critique, cette décision signe l’abandon définitif des producteurs par les technocrates européens.
La législation en vigueur prévoyait un quota d’importation de 90 000 tonnes de volailles ukrainiennes. Pourtant, ce sont près de 220 000 tonnes qui sont entrées sur le territoire européen depuis le début de la guerre, livrant ainsi les éleveurs français à la concurrence déloyale de puissants groupes étrangers. On constate une nouvelle fois ce que l’on dénonce depuis des années : la Commission européenne cède comme toujours aux exigences et aux pressions du lobby agroalimentaire.
Soutenir la population ukrainienne face à la guerre est un choix juste mais ne doit pas se faire au détriment de notre propre population et du bien-être animal. En favorisant l’importation de volailles élevées en batterie dans des conditions déplorables, l’Union européenne signe la fin des filières d’excellence où priment qualité et éthique. Après la modification des normes d’étiquetage, Bruxelles montre que ses hautes ambitions environnementales ont en réalité des zones d’ombres affligeantes.
Face au péril encouru par nos éleveurs, il est urgent de réagir. À de nombreuses reprises, l’interprofession de la volaille de chair a alerté le gouvernement : cet avertissement est resté lettre morte. Pourtant les textes législatifs prévoient l’activation d’une clause de sauvegarde en cas d’intérêts menacés. Cette clause n’apparaît pas dans les débats parlementaires, le gouvernement d’Emmanuel Macron jouant une fois de plus la carte de la passivité.
Disons les choses clairement : la sécurité alimentaire européenne est menacée. Le continent connaît une crise historique de sa production, exposant nos populations à un risque que l’on pensait enfoui dans les profondeurs de l’histoire. Protéger nos éleveurs face à la concurrence étrangère n’est plus un vœu pieux, mais une nécessité. Au Parlement européen comme à l’Assemblée nationale, vous pouvez compter sur vos élus du Rassemblement National pour défendre une agriculture française éthique à la fois durable et locale : il en va de notre souveraineté !