Depuis 2017, et durant 5 ans, la France a expérimenté l’étiquetage obligatoire de la provenance de la viande incluse dans les produits alimentaires transformés.
Suite au scandale des lasagnes au cheval « Spanghero », la France avait obtenu de Bruxelles l’autorisation de rendre obligatoire temporairement cet affichage. Il y a quelques mois, cette obligation de transparence a pris fin en catimini, ce que regrette la quasi-totalité des associations de consommateurs et d’éleveurs.
Avec la fin de l’obligation de mentionner l’origine des viandes sur les produits transformés, nombre d’entreprises agroalimentaires se tourneront vers des viandes aux prix plus faibles, ce qui se fera au détriment des éleveurs français, frappés par la concurrence déloyale des pays à bas coûts et faibles normes. Ce changement se fera également au détriment des animaux dont les coûts, et donc les conditions, d’élevage seront tirés vers le bas. Le consommateur, lui, est privé d’une information capitale dans le choix du produit qu’il mangera.
De façon ubuesque, la réglementation européenne estime illégal d’imposer aux producteurs le marquage d’origine, sauf à prouver un lien entre les propriétés de l’ingrédient et sa provenance. En d’autres termes, le droit européen considère la volonté du consommateur d’être informé sur le pays d’origine de la viande comme illégitime !
À l’aube de la présidence française de l’Union européenne, le gouvernement a renoncé à demander le droit de prolonger l’expérience, estimant « risqué d’ouvrir ce front avec la Commission européenne ».
Face à l’ineptie du droit européen et au manque de courage du gouvernement en la matière, Annika Bruna dénonce la fin de cet étiquetage obligatoire qui nuit à nos consommateurs, nos éleveurs, mais aussi à nos animaux. Elle se battra pour que le nouveau règlement européen INCO (relatif à l’information des consommateurs) prenne en compte cette exigence légitime des consommateurs qui ne peut que tirer vers le haut la qualité de la production.