Chaque année, la France importe environ 30 000 tonnes de miel en provenance de pays membres de l’Union européenne ou de pays tiers. Cette proportion varie en fonction de notre propre production, elle-même très fluctuante d’une année à l’autre : presque 20 000 tonnes en 2020, 9 000 tonnes en 2019, 28 000 tonnes en 2018…
En effet, la production de miel est en grande partie fonction des aléas climatiques, de la pollution mais aussi des attaques de prédateurs tels que le frelon asiatique et l’acarien Varroa destructor, qui détruisent nos abeilles domestiques.
Faute d’être autosuffisants, nous importons une grande part du miel que nous consommons et cette mondialisation du miel n’est pas sans causer des difficultés.
Les fraudes se multiplient dans les miels importés : certains miels sont coupés au sirop de sucre, d’autres sont récoltés avant maturité et présentent un excès d’humidité (ils risquent de fermenter). On constate aussi de mauvaises pratiques apicoles lors du « nourrissement » des abeilles, qui altèrent la qualité du miel ou un chauffage excessif, qui accélère son vieillissement de même que son acidité. Enfin, les fraudes portent également sur l’utilisation de dénominations et d’indicateurs d’origine erronés.
Cette fraude croissante justifie un étiquetage plus rigoureux du miel vendu en France, afin que les consommateurs puissent choisir un miel de qualité et respectueux de l’environnement et du bien-être animal, contrairement au miel industriel où les abeilles sont souvent broyées par les machines qui collectent le miel.
Le choix des consommateurs est rendu difficile par les mentions actuelles – UE et non UE – qui ne permettent pas de déterminer les véritables origines et les proportions exactes des mélanges opérés dans un pot de miel.
C’est la raison pour laquelle le 27 mai 2020, l’Assemblée Nationale a adopté en deuxième lecture, à l’unanimité, la proposition de loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires.
Cette loi impose l’obligation d’indiquer sur les pots la liste de tous les pays d’origine, par ordre décroissant d’importance. Elle devait entrer en vigueur le 1er janvier 2021.
Mais six mois plus tard, on attend toujours, faute pour le gouvernement d’avoir publié son décret d’application…
Alors que la récolte de 2021 promet d’être faible, en raison notamment du gel, Annika Bruna demande au gouvernement de ne plus tarder à publier le décret d’application de la loi de 2020.
Utile pour les apiculteurs, l’étiquetage précis de l’origine du miel est aussi exigé depuis longtemps par les consommateurs qui ne souhaitent plus servir de cobayes aux expérimentations de l’industrie agro-alimentaire et de la grande distribution.