Tribune d’Annika Bruna
Député français au Parlement européen
Membre des commissions Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures,
et Droit des femmes et égalité des genres,
Membre de l’intergroupe Bien-être et protection des animaux.
Ce lundi 4 décembre, j’assistais à la commission « Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures » à laquelle participaient exceptionnellement des parlementaires nationaux. Cette commission abordait la situation de l’État de droit au sein de l’Union européenne. Ce fut pour moi l’occasion de dresser un constat lucide sur ce nouveau concept du droit européen.
Notion par essence floue, l’État de droit est instrumentalisé par la Commission européenne pour accentuer son contrôle sur les politiques menées dans les États membres. Elle abuse ainsi du règlement sur la conditionnalité de l’État de droit pour contraindre les gouvernements à renoncer aux programmes sur lesquels ils ont été élus.
Mais la Commission ne frappe jamais à l’aveugle. Ce sont toujours des gouvernements de droite ou des gouvernements conservateurs qui sont frappés. Ils se retrouvent alors privés de fonds européens sous le prétexte d’indépendance de la justice ou d’indépendance des médias[1].
Pourtant, dans toute l’Europe, une large majorité des magistrats et des médias publics sont aujourd’hui de gauche. Il suffit de voir la jurisprudence et le traitement des médias en matière d’immigration pour s’en convaincre.
La Commission prétend défendre les magistrats et les journalistes contre les États membres. Mais qui défend les citoyens contre ces magistrats et ces journalistes ?
En France, seulement 28 % des citoyens ont confiance dans les médias et un sur deux a encore confiance dans la justice. Ces chiffres s’effondrent au fur-et-à-mesure que la gauche institue son monopole sur les deux institutions.
En vérité, l’indépendance des magistrats et des médias publics n’existe plus en Europe. Elle a disparu ces deux dernières décennies. Ce qui existe en revanche, c’est un monopole incontesté et désormais incontestable de la gauche et de l’extrême gauche sur ces deux pouvoirs.
La Commission, en soutenant cette dérive, ne fera pas progresser l’État de droit. Elle creusera encore plus le fossé entre le citoyen et les institutions.