En tant que député membre de la Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres, je tenais à apporter mon soutien à toutes les femmes européennes pour lesquelles, avec mes collègues, je me bats pour que soient préservés leurs droits. Et à commencer par celui de ne pas revenir au Moyen-Âge pour y subir des exigences improbables telles que le certificat de virginité. À la question écrite que j’ai posé à la Commission de Bruxelles à ce sujet il m’a été répondu que la Commission n’envisage donc pas de proposer de législation dans ce domaine, laissant ainsi les États s’organiser eux-mêmes. Dont acte. Je veillerai à ce que de telles déviances ne puissent plus exister dans notre pays.
Au cours de l’année passée en France, de nombreuses femmes se sont conduites d’une façon admirable. Je pense aux soignantes des hôpitaux en pleine crise sanitaire. Je pense au sergent Yvonne Huynh, ce soldat français qui a trouvé la mort le mois dernier sur les routes du Mali en faisant son devoir pour sa patrie. Je pense aussi également aux courageuses militantes du collectif Nemesis, qui poursuivent leur rôle de lanceuses d’alerte sur la réalité de la condition de la femme en France.
Autant de femmes, vaillantes et anonymes qui font la fierté de notre pays.
Autant de femmes que je souhaite ne plus voir en danger. En effet, cette année passée a aussi connu des faits divers tragiques, emblématiques, symboliques qui ne peuvent que nous rappeler les dangers que courent les femmes françaises dans la société d’aujourd’hui. Je pense à Axelle Dorier, cette jeune aide-soignante de 23 ans traînée au sol sur des centaines de mètres par deux racailles en voiture. Je pense à Victorine Dartois, cette jeune fille de 18 ans au visage d’ange, dont la vie a été arrachée par un prédateur déjà soupçonné de viol auparavant. Et toutes ces anonymes, dont nous n’entendront jamais parler mais qui subissent dans leurs corps et leurs cœurs l’ensauvagement de notre société dont elles sont les premières victimes.
Les femmes françaises sont aujourd’hui plus en danger qu’il y a quelques années. Aujourd’hui, elles s’habillent différemment, évitent certains passages, évitent certaines heures. Elles s’adaptent à une situation de plus en plus insécure. Cela ne doit pourtant pas être une fatalité. Il existe des raisons à cela qu’il faut savoir nommer et des solutions qu’il faut avoir le courage de proposer.
La France a toujours su donner une place prééminente à la femme française. Ne laissons pas cet héritage civilisationnel disparaître et battons-nous pour assurer aux femmes d’aujourd’hui, le même respect et la même considération, qu’ont connu les femmes d’hier.