Aurélia Beigneux
Député français au Parlement européen
Membre de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire et membre de l’intergroupe relatif au bien-être animal
Conséquence de la généralisation de l’élevage intensif, les mutilations sont devenues une triste norme pour beaucoup d’espèces. Dans ces usines à animaux, 80% des poules pondeuses subissent par exemple le débécquage, une pratique cruelle qui consiste à couper le bec à l’aide d’une lame chauffée à près de 400°.
Cette opération douloureuse n’est pas sans conséquence : altérations de l’anatomie, blessures, modification du comportement, baisse de la production d’œufs et multiples zoonoses… ces effets pervers mettent en péril le bien-être des animaux autant que la santé publique.
Alors que cette opération est remise en cause, voire interdite, dans de nombreux pays, elle reste malheureusement courante dans la plupart des élevages industriels de notre continent. Un comble pour l’Union européenne qui se gage d’être au sommet de l’ordre moral international.
La réponse à apporter doit-être en premier lieu législative. L’intégrité des animaux d’élevage doit être protégée par un cadre réglementaire strict, cela va de soi, mais écrire les lois ne suffisent pas : il faut également la faire respecter par un contrôle assidu. Cela passe avant toute chose par une prise de conscience collective, seule condition pour entraîner une modification profonde de nos modes de consommation, respectueuse de la vie animale et du bien-être des animaux d’élevage.
Face à l’élevage intensif déshumanisé mis en avant par la Commission européenne, il est également urgent de revenir aux fondements historiques de l’agriculture en prônant le localisme et les circuits courts. Contre les lobbies et leur vision comptable de la vie animale, privilégions un élevage éthique favorisant les exploitations à taille humaine et les producteurs soucieux de la dignité de leurs bêtes. Seule cette vision, encouragée par vos élus du Rassemblement National au Parlement européen est capable de garantir l’intégrité des animaux d’élevage de façon durable, pour les bêtes comme pour les consommateurs.