Selon un article du Monde publié le 16 juin, l’application StopCovid enverrait au serveur central les données de l’ensemble des personnes croisées par un utilisateur, dans un rayon de cinq mètres, sans considération de temps. Or la législation limite cette collecte à un contact de moins d’un mètre, pour les seuls contacts d’un quart d’heure. La raison alléguée de cette irrégularité, obscure et technique, tient à ce que le quart d’heure de contact ne se superpose pas avec l’intervalle de renouvellement de l’identification numérique de l’application sur chaque appareil. Un tel défaut était pourtant prévisible.
Le Rassemblement national redoutait un tel pistage organisé. En commission parlementaire, j’avais interrogé plusieurs fois les Commissaires Breton, Reynders et Vestager : tous m’ont répondu qu’il n’y avait aucun risque. Peu convaincu, j’avais pris la parole en séance plénière pour avertir des risques pour la vie privée des citoyens. Hélas, je ne me trompais pas.
Je dénonce vigoureusement ce qui relève de la manipulation ou de l’incompétence, teintées d’opportunisme. Parlementaire européen, je somme la Commission de dire comment elle mettra fin à cette situation, et comment elle espère qu’on lui fasse encore confiance pour protéger nos données. Enfin, comme homme politique et comme citoyen, je m’élève contre les tentations de contrôle totalitaire des déplacements que fournit l’outil technologique, tentation structurellement présente dans une société connectée, et dont la pandémie fournit le prétexte.
Député français au Parlement Européen du groupe Identité et Démocratie | Délégué National du Rassemblement National | Membre du Bureau National