Alors que le nombre d’abattoirs de boucherie ne cesse de diminuer dans notre pays, passant de 1 200 en 1970 à 250 en 2020, les temps de parcours des animaux vers ces abattoirs se sont allongés. Ces transports en bétaillère sont une grande cause de stress et de souffrance pour les animaux, en raison notamment de la promiscuité et de la chaleur.
C’est pourquoi l’abattage à la ferme, via des abattoirs mobiles, est une alternative à l’abattage conventionnel et une réponse à la fermeture des abattoirs de proximité : ce dispositif supprime totalement le transport des animaux vivants. C’est l’abattoir qui vient aux animaux et non plus l’inverse.
En outre, cette méthode permet aux animaux de ne pas quitter leur environnement et aux éleveurs de surveiller les opérations d’abattage, le tout sans reproduire les maltraitances constatées dans les abattoirs conventionnels en raison des cadences et de l’abattage rituel sans étourdissement…
C’est en Bourgogne, en juin 2021, que la première expérimentation d’abattage à la ferme sera menée. Ce sera l’occasion d’appliquer en France cette méthode déjà éprouvée en Suède.
Toutefois, les équipements requis (camions et remorques aménagées) sont coûteux : près de deux millions d’euros. Le prix de la viande sera plus élevé et nécessite donc une filière de distribution qui garantisse aux consommateurs l’origine et le mode d’abattage de la viande.
Cette méthode alternative d’abattage, plus soucieuse du bien-être animal, doit être soutenue par les pouvoirs publics.
Annika Bruna réitère sa demande d’un soutien financier à ces initiatives, via le plan de relance du gouvernement. Celui-ci prévoit 130 millions d’euros d’investissements dans les abattoirs. Cette somme ne doit pas être escamotée par les gros abattoirs déjà en place mais bénéficier également aux abattoirs de proximité et aux projets d’abattoirs mobiles.