Alors qu’en 2013 l’Union européenne avait pris la décision ambitieuse d’interdire les tests sur animaux dans la conception des produits cosmétiques, les juges européens ont décidé d’annuler purement et simplement cette interdiction.
La raison est encore plus absurde : si la Cour de justice a décidé de prendre cette décision, c’est pour contredire la volonté d’une entreprise qui ne souhaitait pas tester ses produits sur les animaux en laboratoire. Les juges ont donc forcé une entreprise soucieuse du bien-être animal de recourir à des expérimentations ! Un jugement scandaleux, qui fait sauter ce règlement pourtant révolutionnaire en Europe.
Pour rappel, l’expérimentation animale dans le secteur des cosmétiques est une pratique particulièrement cruelle, qui consiste à l’application des produits dans les yeux, la tonte de la fourrure pour l’application forcée des produits sur la peau exposée, ou au gavage des animaux par des produits non destinés à l’ingestion. Une fois les tests réalisés, les animaux sont ensuite tués et disséqués. On comprend donc l’inquiétude légitime des entreprises, qui sont les premières au fait des atteintes que représentent ces pratiques concernant le bien-être animal.
Sur ce sujet comme sur de trop nombreux autres, les juges s’arrogent des compétences illégitimes pour bloquer ou interdire des lois prises de manière démocratique. Quand une grande majorité des Européens sont hostiles à ces agissements et que de multiples entreprises s’interdisent elles-mêmes d’y recourir, la Cour de justice agit délibérément de manière technocratique et hors-sol.
Cette situation est absurde, car l’Autorité européenne de sécurité des aliments travaille depuis longtemps à la mise en place d’alternatives, comme les tests in vitro, les simulations par intelligence artificielle ou encore les boîtes de Pétri. L’Union européenne passe son temps à se contredire elle-même.
Pendant qu’au même moment la Commission européenne revient sur toutes ses promesses de mesures sur le bien-être animal, le message envoyé aux Européens est profondément inquiétant. Finalement, l’Union européenne agit conformément à son image auprès des citoyens : une institution antidémocratique, déconnectée des réalités et en absence totale de valeurs.