André ROUGÉ
Député français au Parlement européen
Fin janvier, le vice-président de la Commission européenne affirmait vouloir signer le traité du MERCOSUR d’ici le mois de juillet.
Aujourd’hui, la présidence suédoise au Conseil de l’UE souhaite accélérer les discussions. L’UE fait un pas de plus vers la ratification de ce traité qui propose de mettre en concurrence nos agriculteurs avec ceux des pays d’Amérique du Sud. Inutile de rappeler qu’à la différence des agriculteurs d’Amérique Latine, les agriculteurs européens sont soumis à des normes sanitaires et environnementales plus fermes et plus contrôlées. Cette concurrence affectera durement nos agriculteurs au regard de consommateurs dont le faible pouvoir d’achat appelle à réduire les dépenses en dépit de la provenance, de la qualité et des conséquences sur la santé.
Si l’UE nous parle d’environnement, elle propose de faire acheminer toujours plus depuis l’Outre-Atlantique. L’ultralibéralisme qu’elle prône n’en finit pas de nous surprendre tant ses paradoxes, et sa schizophrénie sont permanents. L’UE pourrait soutenir les agriculteurs. Ceux-là dont la deuxième cause de décès, en France, est liée au suicide. L’UE pourrait soutenir le localisme, nécessaire à tant de nos producteurs soumis à la concurrence des grands groupes. Mais pour cela, l’UE devrait abandonner tous ses paradoxes et renouer avec le concept de souveraineté. Finalement, l’UE préfère mettre en concurrence, imposer des productions aux normes moins strictes venues des quatre coins du monde au risque de mettre en danger la santé des peuples européens, nous rendre dépendants de puissances étrangères et de renier le monde agricole.
L’Allemagne n’étant pas à une approximation près sur sa politique écologique appelle à une signature rapide du traité. Alors que le président français, Emmanuel Macron, vraisemblablement pour des raisons électorales, semblait fermement opposé à ce traité, il s’apprêterait à faire volte-face abandonnant les intérêts de la France, sa vision pragmatique de l’environnement et des agriculteurs français.
Les français peuvent compter sur les élus Rassemblement National du groupe Identité et Démocratie au Parlement européen pour défendre les intérêts de la France et du monde agricole contre cet énième traité de libre-échange.