Communiqué d’Aurélia Beigneux
Député Français au Parlement européen
Membre de la Commission environnement
Le jeudi 1er décembre, la Commission européenne a confirmé l’interdiction des trajets courts intérieurs en avion. Cet article de la loi Climat va donc s’appliquer dans les pays-membres, notamment en France.
Cette mesure concernant l’arrêt de certaines lignes aériennes intérieures serait acceptable si la France et nos voisins européens bénéficiaient d’un réseau ferroviaire irréprochable. Malheureusement, entre grèves successives, retards systématiques ou nombreuses suppressions de trains, ce mode de transport devient un fardeau pour les usagers.
Le réseau ferroviaire français est totalement déconnecté des aéroports internationaux. Les décideurs politiques ont donc oublié que les vols intérieurs sont l’unique solution pour rejoindre ces aéroports, à fortiori pour les provinciaux. Avec une politique d’aménagement du territoire aussi antisociale, cette interdiction entrainera de fait une énième inégalité entre les Français.
De surplus, comme le démontre une étude européenne, les vols courts ne représentent qu’une infime partie des émissions de C02 rejetées par l’aviation civile. Pour Guilio Mattioli, responsable de l’étude, l’interdiction de ces vols pourrait même entraîner une augmentation des trajets en voiture ! Cette décision européenne aux ambitions écologiques se tire donc une balle dans le pied.
Pour l’Union européenne, force est de constater que la liberté de circulation s’appliquant pourtant aux clandestins est un droit auquel les Français ne peuvent plus prétendre. De l’interdiction des véhicules thermiques à celle des vols intérieurs, la politique menée par la Commission est une entrave à ce droit fondamental.
Sacrifier le secteur de l’aéronautique, l’un des fleurons de notre industrie, sur l’autel du dogme bobo-écolo ne sauvera pas le climat mais va cloisonner encore plus les peuples européens. Une fois encore, tout est fait pour les start-up des métropoles et rien n’est fait pour les habitants éloignés considérés comme des citoyens de second rang.