Hier, mardi 15 mars, nous avons voté en commission culture un rapport de mise en œuvre des actions d’éducation à la citoyenneté. J’ai été la seule députée française à m’être opposée au nom du Rassemblement National à ce rapport qui a été largement adopté. Il est pourtant une grave menace pour notre souveraineté nationale.
Cette commission estime que le manque d’attachement des européens à l’Union Européenne n’est dû qu’à une méconnaissance de ses institutions, et déplore chez certains États membres une interprétation trop nationale de la citoyenneté. La vision de l’éducation qui ressort de ce rapport est très utilitariste et idéologique. En effet, son rôle est sans cesse réduit à la transition écologique et à la lutte contre les discriminations, au nom d’une convergence des luttes factices… Ce rapport propose aussi de justifier l’immigration par l’héritage du colonialisme, et d’aller dans le sens d’une citoyenneté mondiale.
Ce projet demande à la Commission Européenne de créer des lignes directrices communes aux États membres, en renforçant l’apprentissage de l’Union Européenne dans les programmes. Il encourage par ailleurs les États à réviser leur système éducatif pour les uniformiser. Enfin le rapport propose d’instaurer une compétence partagée dans le domaine de l’éducation à minima dans le champ de l’éducation citoyenne.
Il serait aisé de croire que la commission culture a oublié que selon les traités de l’Union, l’éducation relève de la compétence des États membres. Il l’écrit pourtant noir sur blanc, en totale incohérence avec le reste de ses propositions. L’éducation à la citoyenneté est une discipline particulièrement vulnérable à la politisation et à la diffusion de l’idéologie fédéraliste. Le rôle de l’éducation n’est pas de formater la jeunesse dans une pensée unique et européenne, mais de les éduquer à la liberté et au débat dans la lignée d’une tradition française séculaire.
Ces propositions de la commission culture peuvent encore être retoquées lors de la séance plénière ; il est urgent que les députés prennent conscience du danger que représenterait une compétence partagée dans un domaine de l’éducation, si sensibles aux manipulations. Sans compter qu’une brèche ouverte mène fatalement à donner de nouveaux droits toujours au détriment de nos libertés nationales.