Le rapport sur la stratégie de la « ferme à la table » a été adopté par les députés en plénière à Strasbourg ce Mardi 19 Octobre 2021 (452 Pour, 170 Contre, 76 Abstentions).
Il s’agit du volet alimentaire et agricole prévu par le « Pacte vert » ou Green Deal.
Ce rapport d’initiative se veut être une véritable feuille de route adressée à la commission et destinée à modifier en profondeur le système de production, de distribution, et de consommation alimentaire de l’UE.
Si les objectifs – louables au demeurant – énoncés à l’origine, et qui peuvent contribuer à diminuer la pression des activités agricoles sur l’environnement (comme un meilleur utilisation des intrants, l’augmentation des surfaces agricoles en agriculture biologique, la structuration des filières en circuit-courts, …), sont bien présents dans le texte, la délégation française du groupe Identité et Démocratie exprime ses plus grandes réserves concernant une volonté à peine voilée de faire diminuer l’ensemble des productions agricoles en Europe et de contraindre les régimes alimentaires pour les consommateurs.
Pourtant l’objectif prioritaire d’une stratégie alimentaire européenne devrait être celui de l’autonomie alimentaire pour l’UE. Ces enjeux majeurs, qui ne pourra se réaliser que par le maintien de la production, par des clauses miroir aux importations, par le renouvellement des générations, et l’accessibilité au foncier agricole, dessinera l’avenir de notre l’agriculture et de celui des zones rurales.
La délégation française par la voix de son rapporteur, le docteur Joëlle Mélin, a d’ailleurs toujours insisté lors des négociations sur ce dossier, pour que les autres forces politiques engagées dans la discussion gardent à l’esprit que notre priorité c’est de « garantir -avant toute choses- la disponibilité des denrées alimentaires à des prix raisonnables, et correctement rémunérateurs pour les agriculteurs ».
Or certaines propositions, comme la mise en place de profils nutritionnels et durables ou de la définition de « régimes sains », mais aussi une forme de pénalisation de l’élevage au profit de l’alimentation artificialisée, et l’impasse faite sur une étude d’impact globale de cette stratégie (Centre commun de recherche – CCR – sciemment non publiée pendant des mois par la commission) nous ont conduits à voter contre ce rapport.