La plateforme Deliveroo et trois de ses ex-dirigeants devront répondre en mars 2022 devant le tribunal correctionnel de Paris pour « travail dissimulé ». Ils sont soupçonnés d’avoir employé comme « indépendants » des livreurs qui auraient dû être salariés.
Il pourrait s’agir de l’un des tous premiers procès de l’ubérisation du travail, dont l’avènement découle directement de directives européennes adoubées par tous nos gouvernements successifs, et particulièrement celui de Macron.
Or, Deliveroo n’est que l’arbre qui cache la forêt de plateformes ayant pris racine dans le paysage de l’emploi français. Ainsi Uber Eats ou encore Amazon, par leurs méthodes semblables, ont toujours reçu le soutien de la macronie en totale cohérence avec l’idéologie ultra-libérale de l’Union européenne.
En décembre dernier, un rapport commandé à l’un des plus grands experts français du droit du travail, l’ancien président de la chambre sociale de la Cour de cassation Jean-Yves Frouin, avait crûment révélé le parti pris gouvernemental qui entend favoriser « l’apparition d’une nouvelle classe de travailleurs précaires »[1], profitant du fait qu’en matière de droit social, l’Union européenne se garde bien de couvrir en tant que tels les travailleurs des plateformes numériques, si ce n’est qu’à la marge.
Alors que la France compte plus de 6,5 millions de demandeurs d’emplois, que la précarité au travail est quasiment devenue la règle dans de nombreux secteurs, Bruxelles encourage la nomadisation des travailleurs au prétexte de « mobilité », afin de déréguler toujours un peu plus les conditions de travail au sein des États membres, dans le but d’augmenter encore davantage les marges bénéficiaires des prédateurs mondialistes sans scrupules derrière ces structures.
Seul le retour à un État stratège et protecteur, avec Marine Le Pen en 2022, permettra de réellement mettre au pas ces multinationales carnassières aux comportements féodaux.