Depuis plusieurs jours, les abattoirs sont devenus des foyers de contamination en France mais également en Europe et dans le reste du monde. Force est de constater que le modèle de production industrielle montre chaque jour davantage ses limites à travers la crise sanitaire que nous traversons.
En effet, alors que les abattoirs municipaux à taille humaine, dans lesquels se trouvent de petites équipes, sont majoritairement épargnés par le COVID-19, les abattoirs-usines sont frappés de plein fouet par l’épidémie. Et pour cause, la promiscuité qui règne dans ces usines qui emploient jusqu’à 2000 salariés, ainsi que les rythmes de travail imposés limitent voire empêchent le respect des gestes barrières. A ce constat, s’ajoute celui du recours massif de l’industrie agro-alimentaire aux travailleurs détachés, qui vivent pour nombre d’entre eux dans des lieux exigus et insalubres où la distanciation sociale n’est qu’un vœux pieu. Cette présence massive de travailleurs détachés ayant pour seul but de tirer les coûts de production vers le bas que les pouvoirs publics voudraient passer sous silence, est si vraie qu’elle a conduit le gouvernement allemand à interdire le recours aux travailleurs détachés dans les abattoirs dès le 1er janvier 2021.
Face à ces constats, le Docteur Joëlle MELIN, Députée européenne, réaffirme l’importance d’un mode d’élevage et d’abattage au plus près du consommateur et surtout dans le respect de la dignité de l’animal. Il est urgent que les pouvoirs publics développent et soutiennent des initiatives visant à redévelopper dans les territoires un outil d’abattage à échelle humaine. De plus, elle sollicite instamment que des mesures soient prises afin d’empêcher le recours à des travailleurs détachés, tout particulièrement dans le domaine de l’abattage et de la transformation de viande. La sécurité alimentaire et la pérennité de notre approvisionnement en nourriture ne doivent pas céder aux sirènes du dogme de la libre circulation des travailleurs et des lois du marché.