Le 28 février 1991 apparaissait le premier cas français d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), communément appellée « maladie de la vache folle ». Cette maladie neuro-dégénérative touchant les bovins et transmissible à l’homme, trouve son origine dans les farines animales contaminées servant à nourrir le bétail. Des millions de bovins seront ainsi abattus et une centaine de personnes succombera de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
Cette crise agro-alimentaire sans précédent conduira à l’interdiction totale de ce type de farines. 30 ans après, elles reviennent par la petite porte et pourraient bien être réintroduites par la Commission européenne. En effet, selon Bruxelles, le risque sanitaire est « négligeable ».
Si la Commission européenne prévoit le non-cannibalisme et la séparation des sites de production par espèce, la règlementation accordera toutefois certaines dérogations aux abattoirs mixtes et ce, au mépris des recommandations de l’ANSES* qui plaide pour un respect strict de ces règles.
Là encore, l’Union européenne ne semble pas avoir pris conscience de ses récentes erreurs et se refuse toujours à appliquer le simple principe de précaution. Alors qu’il est maintenant acquis que le COVID est le fruit d’une zoonose, comment accueillir cette nouvelle quand on sait que les risques de contamination croisée existent et que les abattoirs mixtes visés par ces dérogations viennent les accroitre ?
La volonté de ne plus dépendre exclusivement du soja OGM d’Amérique du Sud est louable mais il est impératif de rester vigilants afin de limiter le risque sanitaire. À l’heure où de nombreux abattoirs sont le théâtre de manquements éthiques en dépit de contrôles répétés, ne cédons pas à la naïveté en mettant en danger la santé de millions d’européens.
*Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation