Le président de la Commission Environnement au Parlement Européen, le macroniste Pascal Canfin, a lancé ces derniers jours une initiative qui prétend rassembler les forces politiques, économiques et institutionnelles de divers pays de l’Union Européenne afin de préparer une “reprise verte” une fois la pandémie du coronavirus terminée.
L’intention, qui serait louable si elle était réellement consensuelle et rassembleuse, est une arnaque en gestation. La liste des signataires, dont on nous dit “qu’ils placent la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité au centre de la politique économique européenne”, suffit à comprendre qu’une fois encore, nous sommes face à une tentative de greenwashing en bande organisée.
On y trouve en effet tout particulièrement des multinationales, professionnelles des délocalisations, de la maltraitance animale, des conditions sociales inhumaines et dont l’activité a un impact environnemental catastrophique.
Concrètement, Pascal Canfin accepte parmi les signataires de son initiative, de servir de caution à des lobbys et groupes privés dont les actes sont en totale contradiction avec les intentions affichées, le tout en pleine émotion légitime sur les conséquences humaines, économiques et sociales de la tragédie sanitaire à laquelle nous faisons face.
Si Pascal Canfin était sincère, il en appellerait évidemment à ceux qui chaque jour affrontent la crise avec dignité et ont prouvé à quel point ils étaient indispensables : nos entrepreneurs, associations et travailleurs de chaque nation européenne.
A l’heure où certains découvrent benoitement que la pénurie de matériel et de médicament trouve clairement ses sources dans la délocalisation, comment comprendre que l’on fasse alliance, comme monsieur Canfin, avec des entreprises qui produisent massivement en Chine pour vendre en Europe ?
La relance économique devra évidemment être vertueuse d’un point de vue sanitaire et écologique, mais il est hors de question que cela serve à redorer le blason de firmes véreuses.