Communiqué de presse de Dominique Bilde, députée française au Parlement européen
Dans un tweet du 3 décembre 2019, Emmanuel Macron déclare qu’une « station de recherche sera installée sur les îles Éparses dès l’année prochaine ». Ces cinq îles inhabitées de l’Ouest de l’océan Indien sont revendiquées depuis des décennies par Madagascar, les Comores et l’île Maurice. Sur ce sujet épineux pour la diplomatie française, Macron, tout en douceur et en finesse, met alors le feu au poudre. À Madagascar, 1 200 personnes se réunissent, dont le Premier ministre et des princes locaux. Résultat : ce conseil improvisé souhaite inscrire dans la Constitution nationale les îles Éparses, et menace de quitter Organisation internationale de la Francophonie (O.I.F.) « pour contester les propos tenus par le président Emmanuel Macron ».
Le 4 décembre, toujours grand diplomate, Macron invite les présidents du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie à le retrouver le 16 décembre à Pau. Le ton employé par le Président français heurte. Ibrahim Maïga, chercheur malien à Bamako, convient que l’invitation « sonne comme une convocation » et que davantage d’écoute et de partage avec les partenaires sahéliens aurait peut-être été préférable. Cette convocation est perçue comme « insultante » et « particulièrement discourtoise ». Dans une lettre ouverte, l’ancien ministre des Affaires étrangères burkinabé Ablassé Ouedraogo a trouvé le ton d’Emmanuel Macron « agacé et agaçant, voire autoritaire ».
Deux jours, deux erreurs. Il est désespérant de voir Emmanuel Macron, par son arrogance, son autoritarisme et sa maladresse se mettre à dos toujours plus de nations indépendantes, que ce soit au sein de l’Union européenne, que désormais sur le continent africain. Face à tant d’incompétence, et parce que l’honneur de la France est en jeu, je demande à Emmanuel Macron de ne pas empirer la situation internationale jusqu’en mai 2022, et de s’occuper davantage des nombreux problèmes internes de la France